Vivre avec le stress, l’anxiété ou la dépression : que faut-il savoir quand on est nouvel arrivant ?

Vendredi 30 mai 2025, une conférence essentielle s’est tenue au Campus Saint-Jean sur la promotion de la santé mentale chez les étudiants, les jeunes adultes et les nouveaux arrivants. Organisée par le CBEP (Centre de Bien-être et de Prévention pour Afro-Canadiens de l’Alberta ), cette rencontre a réuni les participants autour d’un thème plus que jamais d’actualité :
« Stress, anxiété, dépression : comment reconnaître les signes et que faire pour s’en sortir ? »

Le conférencier invité, le professeur Désiré Tshala Katumbay, neuropsychiatre reconnu, a livré un exposé à la fois vivant, accessible et profondément humain sur les réalités psychiques que rencontrent de nombreuses personnes, particulièrement dans les parcours migratoires.

La FRAP était fière d’être partenaire de cet événement, qui a permis de sensibiliser et d’informer le public sur des enjeux souvent tus ou mal compris.

Ce que nous avons appris

  • Le stress est une réaction normale.
    Il peut même être bénéfique, tant qu’il reste ponctuel et proportionné. C’est ce qui nous pousse à agir, à réagir. Mais c’est sa durée, intensité et répétition qui le rendent toxique.

  • Les nouveaux arrivants vivent un stress souvent invisibilisé.
    Le professeur Katumbay a illustré avec force comment l’incertitude liée à l’immigration, la peur du rejet, la précarité financière ou encore l’éloignement familial créent un terrain propice au stress chronique, souvent minimisé ou normalisé.

  • Reconnaître les signes : une étape clé.

    • Fatigue persistante

    • Troubles du sommeil ou digestifs

    • Irritabilité inhabituelle

    • Isolement social

    • Sentiment d’inutilité ou de vide

  • Anxiété ou dépression ?
    L’anxiété, c’est cette peur sans objet clair, constante, injustifiée. La dépression, quant à elle, s’installe quand on perd le goût de ce qui nous faisait plaisir, que l’on se sent inutile, sans énergie, et que les tâches simples deviennent des montagnes.

  • Les effets du stress sur le corps sont réels.
    Le stress chronique peut accélérer le vieillissement, perturber la digestion, dérégler la tension artérielle ou affecter le sommeil, jusqu’à parfois conduire à un épuisement (burn-out) ou à des comportements autodestructeurs.

Culture, masculinité et tabous : quand consulter devient un acte difficile

L’un des moments les plus marquants de la conférence fut la discussion autour des représentations culturelles de la santé mentale dans les communautés africaines.

Le professeur Tshala Katumbay a abordé sans détour le tabou qui entoure la consultation psychologique dans de nombreuses familles africaines :

« Chez nous, parler à un thérapeute est souvent perçu comme un signe de faiblesse, voire de folie. »

Il a aussi soulevé la charge mentale spécifique des hommes africains : l’obligation implicite d’être fort, silencieux, de ne jamais faillir, même quand la pression devient insupportable.

Ces normes, intériorisées dès l’enfance, peuvent rendre le recours à l’aide professionnelle particulièrement difficile, même en contexte canadien où les ressources sont accessibles.

Cette prise de conscience collective a provoqué de nombreux échanges dans la salle, montrant à quel point il est urgent de désamorcer les tabous culturels autour du mal-être psychologique, en particulier chez les personnes immigrantes.

Ce qu’un nouvel arrivant peut retenir et appliquer

Arriver dans un nouveau pays, s’adapter à une culture différente, trouver ses repères… tout cela demande une énorme énergie mentale. Voici quelques conseils concrets partagés durant la conférence :

  • Ne minimisez pas ce que vous ressentez.

  • Identifiez un réseau de soutien.

  • N’ayez pas peur de consulter.

  • Acceptez que le stress fasse partie du chemin.

Une rencontre humaine, dans un espace bienveillant

Au-delà de l’information partagée, cette conférence a offert un moment de vérité, de libération, où chacun a pu se sentir compris et écouté.

La FRAP s'engage

En tant qu’organisme dédié à l’accueil et à l’accompagnement des nouveaux arrivants francophones, La FRAP continuera à soutenir les actions qui ouvrent la voie à un mieux-être global, incluant la santé mentale.
Nous croyons que briser les tabous culturels, c’est aussi ouvrir la porte à une intégration durable, équilibrée et épanouie.

Besoin d’aide ou envie d’en parler ? Nous sommes là. N’hésitez pas à nous contacter pour être orienté vers un service de santé francophone.

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